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Développement durable 2 février 2012

Les maisons naturelles de Biolande

« Mettre la nature et l’humain au centre de nos vies ». Depuis longtemps, Jean-Louis Barret, ingénieur spécialisé en écoconstruction et énergies douces a fait sienne cette philosophie, empruntée au penseur français, Pierre Rabhi. Après un parcours professionnel bien rempli qui l’a conduit entre autres en Guyane et dans plusieurs zones de montagnes pour mettre en place des programmes d’électrification solaires complexes, Jean-Louis Barret a posé ses valises en Charente au début des années 2000. Chargé de mission au Conseil Général pour des études sur les énergies renouvelables, il a entrepris parallèlement de créer un écosite, où il pourrait mettre en pratique la philosophie de Pierre Rabhi.

Ainsi est né Biolande à Marthon, dans le massif forestier de la Croix de la Gervaise. Dans ce domaine boisé de 5 hectares, dans lequel il a obtenu à titre exceptionnel un permis de construire, il a installé des habitations avec des matériaux exclusivement naturels : bois, argile, chanvre, chaux et paille. Dans un premier temps deux chalets et un gîte rural sont sortis de terre, construits sur le principe d’une structure poteau-poutre, avec du bois de cèdre, récupéré de la tempête 1999, et non-traité.
Alimentées en eau par une importante réserve d’eau de pluie, équipées de capteurs solaires pour un courant électrique continu, chauffées avec des poêles à bois (granulés) et complétées pour le plus grand bâtiment (collectif) par une pompe à chaleur. Autant dire que ces constructions n’ont rien de cabanes à la Davy Crockett. Pour preuve, le succès obtenu régulièrement par le bâtiment collectif, un gîte de 24 places.

Objectif : qualité de vie

Mais Jean-Louis Barret ne s’est pas arrêté là : « Au départ, mon entreprise avait surtout un but pédagogique et informatif, et puis quand ma petite-fille est née, il y a deux ans, je me suis senti très responsable de son avenir avec à l’esprit, en permanence, cette question : qu’est-ce que je vais lui laisser pour son bien être ? »
Voilà pourquoi, le bâtisseur des bois, qu’on pourrait à première vue juger comme un adepte d’un « Rousseauisme » inadapté à notre temps, s’est mis en tête de développer et améliorer ses techniques de construction. Ce, en respectant toujours le principe de base : des matériaux naturels exclusivement.

Jean Louis Barret devant son bâtiment collectif

« J’insiste sur le fait que mes constructions ne sont pas des maisons écologiques, mais des maisons naturelles pour lesquelles à la différence des maisons écologiques, on n’est pas dans une démarche de performance en matière d’économie d’énergie », plaide le fondateur de Biolande. Avant de préciser : «  L’objectif, c’est la recherche d’un bien-être optimal dans l’environnement le plus sain possible. Par exemple, il n’y a aucune peinture avec des composants chimiques, tous les murs sont badigeonnés à la chaux. L’isolation des murs et des toitures est réalisée avec de la paille, et de la laine de roche. Tout est naturel. »
Cette démarche pour une qualité de vie permanente n’a pas laissé indifférente la Commission Ecogites de l’association « Gîtes de France » qui vient de décerner à ce chercheur humaniste un label or, assorti d’un label tourisme handicap.

Nouvelle étape dans la même philosophie, avec en filigrane une volonté de créer du lien social, Jean-Louis Barret a présenté, au début de l’été, un projet de construction de six maisons naturelles, sur ce même site. Ce serait en quelque sorte une expérience d’un jardin d’Eden où le partage et l’échange seraient les premières règles, dans un climat protégé de toutes nuisances, qu’elles soient matérielles ou sociétales. Ce projet auquel un groupe d’une vingtaine de personnes a déja adhéré est en train de prendre forme. Se pose surtout aujourd’hui un problème d’autonomie énergétique pour chaque habitation.

GG.

Autres sujets à lire sur le domaine de la construction dans notre journal de décembre 2011.



  • Olivier
    3 février 2012, 10:44

    Très noble initiative, mais je ne suis pas d’accord pour dire que la laine de roche est naturelle. Sa fabrication nécessite un procédé industriel lourd et énergivore. Même si la roche est naturelle sa transformation en fait un autre produit. La laine de chanvre, elle est naturelle, puisqu’elle est rouit aux champs et ensuite cardée pour son utilisation finale sans transformation de la plante. Quand à la paille (cultivée sans pesticide je suppose) elle est isolante si ses tiges ne sont pas aplaties et garde donc prisonnier l’air contenu dans ces tiges.
    Sinon le projet dans son ensemble est intéressant. Mais l’obtention d’un permis de construire dans une parcelle de bois est exceptionnelle même si le projet est véritablement viable, raisonnable et durable. Mais les pouvoirs publics ne sont pas prêt de rendre ce genre de chose accessible à tous...

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