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Actualités 17 avril 2012

L’avenir de la filière ostréicole : préconisations des CESER de l’Atlantique pour sa préservation

Les CESER (Conseils Economiques et Sociaux et Environnementaux) de l’Atlantique ont rendu leur rapport après un an de travail en collégialité sur cette question d’intérêt interrégional. Composé de membres des CESER Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine, l’assemblée a réalisé un document de préconisations pour la filière ostréicole, qui connait aujourd’hui une crise importante. Une crise générée par plusieurs facteurs et dont les défis se doivent d’être relevés.

Quelques chiffres :
- L’ostréiculture française occupe la 4ème place mondiale derrière la Chine, le Japon et la Corée.
- Elle représente 90 % de la production européenne.
- L’arc atlantique produit 83 % des huîtres françaises en tonnage et 87 % en valeur. (Données 2009)
- L’huître appartient à notre patrimoine gastronomique et 22 % des ménages en consomment au moins une fois par an. C’est la 3ème espèce en frais achetée derrière le saumon et le cabillaud.
- L’ostréiculture française représente environ 11 000 emplois directs, dont une grande partie en emplois saisonniers.

Jean-Claude Tessier (rapporteur) Alain Even (Président de l’association des CESER de l’Atlantique) Annick Hérault (rapporteur) Bernard Cailliau (Président du CESER Pays de Loire)

C’est dans les salons du parc de Fouras qu’un forum dédié à cette filière a eu lieu dernièrement, en présence des présidents des 4 CESER dont Alain Even, président du CESER Bretagne, également Président de l’Association des CESER de l’Atlantique.

Annick Hérault et Jean-Claude Tessier, rapporteurs de l’étude, en ont présenté les lignes principales selon 4 axes : l’importance de la filière ostréicole, les défis à affronter, les soutiens de l’Europe, de l’Etat et des collectivités territoriales et enfin les préconisations, au nombre de cinq, à court, moyen et long termes en fonction des nombreuses inquiétudes actuelles.

Les huîtres de Maurice Rousseau, conchyliculteur installé à Châtelaillon-Plage. 2010.

1 – Malgré la crise actuelle, il est indispensable de préserver la filière, le potentiel et surtout le foncier. L’ostréiculture représente une myriade d’entreprises qui doivent collaborer, travailler ensemble afin de ne pas perdre le savoir-faire et conserver l’outil de production.

2 – Il faut coordonner la recherche et les démarches techniques. Il existe actuellement un centre technique dans chaque bassin (sauf en Aquitaine) qui doivent mener des efforts. Actuellement le lien recherche – professionnels est mal assuré.

3 – L’huître est très sensible à l’environnement. Elle en dépend totalement. Il y a là aussi un effort à faire dans les enjeux sanitaires et environnementaux.

4 – L’ostréiculture souffre d’un manque de visibilité, aussi bien du produit que de l’information aux consommateurs. L’ostréiculteur est « le jardinier de son territoire ». Il rend des services qui doivent être mis en valeur. Les connaissances sont fragmentaires et il est difficile d’avoir des statistiques, ce qui ne valorise pas le métier.
Au niveau européen, il est prévu pour 2014 une harmonisation des statistiques afin de revaloriser le produit.

5 – Adresse est faite aux élus des territoires, notamment au niveau des Régions et des Départements dont le soutien à la filière ostréicole existe mais dont l’harmonisation et la coordination entre territoires doit s’étendre.

Les enjeux de la filière ostréicole sont considérables. L’huître a une dimension culturelle et patrimoniale qu’il est absolument nécessaire de maintenir. La crise de la « surmortalité » qui se vit depuis maintenant 4 ans fait l’objet d’un suivi important et de recherches pour en identifier les causes afin de pouvoir traiter par prévention.

« S’intéresser aux huîtres est une nécessité car il y a des enjeux de société », s’y intéresser en tant que consommateur, également en tant que citoyen sensible au territoire.

Michel Parent, Maire de Château d’Oléron et ancien ostréiculteur reste quelque peu dubitatif devant cette étude. Pour lui, ce rapport aurait pu être écrit il y a 20 ans déjà, crise économique en plus aujourd’hui. Faut-il avoir recours aux mêmes solutions que par le passé : triploïdes ? repeuplage avec des gigas japonaises comme par le passé ? Les questions restent posées.

Anne-Sophie Descamps



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