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Agriculture : la Chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine réaffirme son rôle déterminant
Luc Servant, agriculteur charentais-maritime et président de la Chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine, a présenté jeudi dernier, depuis le site de la Chambre d’agriculture de la Vienne, les perspectives du secteur agricole pour 2024.
L’occasion également de présenter Charlotte Nommé, récemment recrutée à la direction de la Chambre consulaire qui regroupe 1200 salariés répartis dans les différentes entités départementales.
Alors que la grogne des agriculteurs se fait à nouveau entendre à une échelle européenne, le président régional a souligné le rôle important des chambres d’agriculture qui vont fêter en 2024 leurs 100 ans. "Nous assurons une mission de service public au milieu d’enjeux importants : transition climatique, sécurité alimentaire... N’oublions pas que la fonction première de l’agriculture, c’est de nourrir le monde ! Le rôle des agriculteurs est aussi fondamental sur nos paysages, l’entretien des espaces naturels."
A 1 an des élections dans les chambres d’agriculture, le président régional - candidat pour un nouveau mandat - souhaite également convaincre les agriculteurs de s’engager à ses côtés pour agir. "Une étude récente révèle que la production agricole en Nouvelle-Aquitaine décroche. Le lait de vaches a perdu 20% en 10 ans, les grandes cultures 10% ces dernières années. Le changement climatique a un impact sur les cultures, les différentes crises sanitaires ont aussi fortement impacté la région : grippe aviaire puis plus récemment maladie hémorragique épizootique (MHE), qui inquiète pour cette année."
A prendre en compte aussi l’évolution de la consommation en France. "Le critère premier du consommateur, c’est le prix. Alors que nos producteurs font l’effort de s’orienter vers davantage de qualité, c’est le bas de gamme qui remporte le plus grand succès avec des filières quasi absentes en France, ce qui conduit à augmenter jusqu’à 20% les importations de poulet par exemple. En Nouvelle-Aquitaine, il y a 140 élevages sous signe de qualité en trop qui ne font pas le poids face aux importations venant de l’Est !"
Face à ce constat, les chambres d’agriculture font un travail d’accompagnement mais "chaque exploitation a un profil différent" relève Charlotte Nommé. "Pour une agriculture durable, il faut un conseil à 360° sur les exploitations."
Beaucoup de textes nouveaux sont en préparation en France en ce début d’année, qui est aussi la 1ère de la nouvelle PAC . Les normes s’ajoutent aux normes et avec elles la multiplication des tâches administratives. "Essayons d’avoir des cohérences dans les mesures mises en place !" appuie Luc Servant qui entend bien malgré le contexte difficile permettre à des projets d’installation agricole cohérents et viables de voir le jour.
La Nouvelle-Aquitaine comptait 68000 exploitations agricoles en 2020 ; elles étaient 85000 en 2010...
CR.
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