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Rentrée sans cars pour les apprentis charentais des métiers de bouche, la carte des formations en toile de fond
La Région a réduit de 75 à 50% sa contribution au financement des lignes de car permettant aux apprentis des sections métiers de bouche (90 jeunes concernés) de se rendre dans les CFA charentais (Chasseneuil et Cognac). Pour les parents obligés de s’organiser entre eux, la dernière rentrée à été difficile. La situation vient récemment de trouver une issue grâce au conseil général.
Après un épisode début septembre où les collectivités se renvoyaient la balle, l’heure est désormais à la concertation. La chambre des métiers a réussi à convaincre le conseil général de Charente, qui à la rentrée estimait qu’il n’avait pas à pallier le retrait de la Région.
« La situation est désormais résolue, nous avons fait des propositions au conseil général sur la carte des lignes pour en réduire le coût » explique Céline Slaczyk, directrice des CFA charentais. On passe ainsi de 6 grandes lignes principales et 2 secondaires à 2 grandes lignes seulement. « De quoi couvrir 90% des besoins » assure-t-on au conseil général, qui promet que les 9 élèves restant sur le carreau seront gérés « au cas par cas ».
Grâce aux économies dégagées, le dispositif régional s’équilibre ainsi à 130.000 €, le conseil général prenant à sa charge les 50% non assumés par la Région. « C’est un heureux dénouement. Nous sommes contents d’avoir jeté un pavé dans la mare » explique Philippe Lhomme, président de la Confédération des professionnels indépendants de l’hôtellerie, qui avait lancé un appel au boycott des CFA charentais lors de ce couac de rentrée (lire ci-dessous).
Niels Goumy
Verbatim
« Les jeunes iront à Poitiers ou Limoges... »
Question à Philippe Lhomme, président de la Confédération des professionnels indépendants de l’hôtellerie (CPIH, 230 adhérents en Charente, sur un potentiel de 600 entreprises). La CPIH fédère 40% des entreprises et forme 60% des apprentis du secteur CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques).
LPE : Ce couac de rentrée interroge sur la répartition géographique, présente et à venir, des CFA charentais. Quelle est la vision de la CPIH sur la question ?
« La carte des formations est un véritable problème. Tout d’abord pour les contribuables. A-t-on les moyens financiers de construire ou reconstruire 4 centres en Charente, quand on sait que des départements bien plus grands que le notre n’en ont que deux ? Comment va-t-on faire dans le contexte actuel de restrictions budgétaires généralisées pour envoyer des apprentis qui habitent à Confolens faire leur formation à Barbezieux ?
Toutes professions confondues (boulangers, pâtissiers, bouchers, charcutiers), les métiers de bouche totalisent environ 90 apprentis en première et deuxième année. Cela vaut-il 20 millions d’euros pour 90 jeunes ? Des solutions peuvent être trouvées à moindre coût.
La structure géographique de notre département est claire : Angoulême est déjà au centre des réseaux de transports (trains, bus). Il est important que cette structure géographique soit prise en compte d’autant que dans la nouvelle carte des formations, Barbezieux se retrouve à proposer les mêmes formations qu’à Jonzac, à moins de 25 km. Par contre, nous n’aurons aucune formation de métiers de bouche dans le nord et l’est du département.
Résultat à prévoir : les employeurs enverront plus facilement leurs apprentis à Poitiers ou Limoges, plus simples d’accès et plus directs.
La CPIH à toujours souhaité que les métiers de bouche et de restauration soient localisés sur un pôle unique et central, à la Cifop : 70 à 80% des apprentis travaillent et habitent sur le bassin d’Angoulême. C’est pour cela que nous défendons la proximité, d’autant que tous les élus plaident pour des systèmes de transport moins énergivores et moins polluants ».
Propos recueillis par N.G.
A lire également notre dossier transports dans le dernier journal.
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