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Développement durable 23 octobre 2009

Rencontre avec Catherine Chabaud, son engagement pour l’environnement et un "nautisme vert"

Valentine Janin, correspondante pour le Petit économiste à La Rochelle, a rencontré Catherine Chabaud à l’occasion de la préparation du journal n°10 sur les initiatives écologiques en Poitou-Charentes (Catherine Chabaud est avec Nicolas Vanier le grand témoin de cette édition).

Catherine Chabaud, navigatrice chevronnée, était la marraine du Grand Pavois 2009 ; elle a été la 1ère femme à boucler le Vendée Globe.

Entretien :

Comment nait votre engagement pour l’environnement ?

« Mes parents m’ont appris à faire attention à l’environnement. La passion de la mer qu’ils m’ont transmise mais aussi de la nature. Ils m’ont appris à regarder la nature que ce soit à Roscoff ou en Lozère. Puis mes années de course au large m’ont particulièrement sensibilisée. Quand on voit un papier de bonbons dans une rue à Paris, c’est énervant mais quand au beau milieu de l’Atlantique, j’ai découvert des déchets, là, j’ai piqué de sacrées colères.

Comme je suis de nature optimiste et que j’ai la chance que l’on m’ait tendu un micro pour m’interviewer, j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens qui agissaient. Il y a dix ans on parlait des problèmes mais pas des solutions. En tant que journaliste, j’aime communiquer et j’ai eu envie d’agir. En 2002, j’arrête la course au large et j’ai pour projet de tourner des documentaires sur les solutions pour préserver la mer et le littoral. Et finalement Europe 1 accepte ma proposition de chroniques sur le développement durable dans son ensemble. L’envie de naviguer ne m’a pas quitté et me voilà partie pour fabriquer un bateau « propre » grâce à l’aide des travaux de recherche menées à l’université de Lorient.

Un gros changement dans ma vie personnelle (je deviens maman) et mes projets changent. Je choisis de sortir, toujours avec l’université de Lorient, un dériveur en bio matériaux compostables et un outil d’éco-conception de bateaux de plaisance.

Comment vous retrouvez-vous chargée de mission pour Jean-Louis Borloo, ministre de l’environnement ?

Je l’ai rencontré il y a trois ans au salon nautique de Paris puis l’année d’après, au même endroit. Je lui ai fait des propositions de travail, lui aussi et il a décidé de me charger de cette mission sur le nautisme durable.

En quoi concrètement consiste ce "job" ?

Concrètement, l’objectif était de faire connaitre les initiatives des uns et des autres en créant un véritable réseau. Nous avons mis en place une campagne de sensibilisation «  J’apprends la mer, les lacs, les rivières  » à destination des citoyens : apprendre à tenir compte de l’environnement, de la biodiversité mais aussi de la sécurité en milieu nautique (NDLR notamment avec Econav et Fleur de Paimpol).

Nous avons mis en place également des colloques sur l’éco-conception des bateaux avec les professionnels (NDLR Ces colloques ont rassemblé des coureurs au large, des architectes, des chercheurs, des fabricants...) Dans la confection des bateaux de course au large, les matériaux composites sont majoritairement issus des hydrocarbures. Les réflexions ont tourné autour d’un changement de comportement dans la conception grâce aux biomatériaux, à la biodégradabilité après broyage, à minimiser les dépenses d’énergie, à la diminution de la taille des bateaux de plaisance et à leur durabilité, aux transferts de technologie pour un développement humaniste et durable. Et à la demande du ministère, nous avons mené une réflexion sur la réforme du droit annuel de francisation et de navigation.

Quel bilan en tirez-vous ?

Je suis contente et j’ai le sentiment d’avoir fait un travail efficace, en faisant avancer les choses sans me tromper de route. Gagner des sous en travaillant dans le domaine qui me tient à cœur est loin d’être désagréable. J’ai eu une confiance totale de la part du ministère. Après avoir travaillé sur ces sujets pendant huit ans, j’avais le sentiment d’avancées millimétriques. Aujourd’hui, il y a une vraie prise de conscience et cela va plus loin. Aujourd’hui quand une solution est applicable quelque part, on la fait connaitre ailleurs. C’est du concret.

Et maintenant ?

Une nouvelle mission m’attend. Je vais participer au Comité opérationnel du Grenelle de la mer qui se met en place. Il y aura de nouvelles journées ports de plaisance et développement durable, avec une deuxième édition. La rédaction d’un cahier des charges fait gamberger les professionnels pour la conception des ports de demain et de nouvelles réflexions sont menées pour imaginer des ports propres. Les industries nautiques ont été montrées du doigt pendant longtemps or il n’y a pas qu’elles qui ont un impact environnemental. La question du nautisme durable s’étend bien sûr aux ports mais aussi au commerce maritime, au militaire et à tout ce qui vient de la terre. Les déchets, les pollutions chimiques, les pollutions agricoles, les macro-déchets, les stations d’épuration…80% de la pollution maritime a une origine terrestre ».

Retrouvez également le sujet du nautisme durable dans l’édition d’octobre du journal le Petit économiste chez votre marchand de journaux 2 €.

Pour en savoir plus :
- www.japprendslamer.fr
- www.surfrider.eu
- www.econav.org
- eco-conception sur Daily motion



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