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Pêche sportive, une passion en partage à bord de l’Out Rage III
Ses bateaux s’appellent Out Rage, une façon pour Sébastien Gas de se dépasser et de diriger l’effort vers la passion qu’il offre en partage par son métier de guide de pêche en mer. Portrait par Leslie Widmann (Mariteam).
Formé en océanographie (Master aquaculture et gestion des pêches à l’Université de Montpellier), Sébastien Gas a commencé à travailler chez IFREMER mais c’était sans compter sur le besoin de sentir l’air sur sa peau pour celui qui avait commencé, dès l’enfance, à parcourir les espaces naturels, comme promeneur, chasseur et pêcheur.
Attentif au vivant, il aime à lire le paysage et ses nuances pour y débusquer les plus sauvages de ses habitants : la bécasse dans les sous-bois, participant à des campagnes visant à les baguer, le bar dans les vagues du plateau d’Antioche ou le thon rouge en été, au large de l’Ile d’Oléron.
Après avoir démissionné d’IFREMER, il s’est inscrit au CFPPA de Bourcefranc pour obtenir le Certificat d’Initiation Nautique (CIN) qui lui a permis d’embarquer à bord du Notre Dame de la Merci, à La Cotinière, un ligneur polyvalent. Il y a passé 3 ans en qualité de matelot puis de patron-salarié après avoir obtenu le diplôme de Capacitaire. Il a ensuite patronné l’amusant « Congre Debout », à Saint-Denis d’Oléron.
Marin complet, il a progressivement maîtrisé les subtilités d’un métier où de multiples facteurs entrent en jeu pour débusquer le poisson, le pêcher à la bonne taille et le traiter avec soin pour ne pas altérer sa qualité et en tirer le meilleur prix lors de sa vente sous criée.
Passionné de pêche sportive, Sébastien a commencé les concours en 1996, participant à de nombreuses compétitions de pêche en mer, épreuves régionales, nationales et internationales.
Equipe de France de pêche en mer
Il a fait partie de l’équipe de France de 2003 à 2019, accumulant nombre de titres mondiaux en individuel et par équipe.
Dès 1998 il avait passé son monitorat de pêche sportive en mer ce qui lui avait permis, à 18 ans, de monter une école de pêche avec un ami oléronais pour guider des plaisanciers à bord de leurs bateaux.
Compétiteur de haut niveau en pêche sportive, présent sur les réseaux sociaux, il a en effet fait très tôt l’objet de nombreuses sollicitations pour emmener des passagers en mer et partager son talent pour la pêche en mer.
Sébastien a franchi le pas en faisant l’acquisition d’un monocoque de 10,50m, L’OUT RAGE en 2006 qu’il a basé à Saint-Denis d’Oléron pour y développer le métier de guide de pêche en mer. Métier saisonnier 5 mois par an, en alternance avec l’embarquement à La Cotinière, en hiver, sur des navires professionnels, en qualité de marin-pêcheur.
Aujourd’hui, OUT RAGE III et Sébastien font référence au-delà des frontières nationales et des pêcheurs à la ligne chevronnés viennent de loin pour faire une journée de pêche avec celui qui n’est pas avare de conseils, partageant sa passion devenue art.
Pêche durable et no-kill
Car ce métier oblige à s’interroger. Sur l’état de la ressource (les stocks de poissons), sur l’intérêt de développer le « no kill » (remise à l’eau rapide des poissons après leur pêche pour permettre leur survie), sur la pédagogie, sur l’accès sécurisé des novices à l’espace maritime.
En 2019, Sébastien a investi dans un nouveau bateau, L’OUT RAGE III, catamaran offrant plus d’espace pour ses passagers (12 personnes) et davantage d’ergonomie pour garantir leur confort et leur sécurité en action de pêche.
Il est désormais sur un double rythme, guidage de pêche à la belle saison et pêche professionnelle en hiver, en qualité de patron-pêcheur, avec Maxime, son matelot à plein-temps en CDI.
Avec une expérience de plus de 20 ans en France et à l’international, Sébastien Gas reste en veille permanente sur le comportement des poissons dont il salue la résilience. Formé en biologie marine, il se nourrit d’observations et s’étonne de la capacité d’adaptation des différentes espèces qu’il connait bien, obligeant les pêcheurs à évoluer en permanence. Il rappelle dans un sourire que « l’expérience fait gagner du temps, mais qu’il faut sans arrêt s’adapter, qu’il n’y a pas de routine, ce qui fait le charme du métier ».
Il observe aussi le changement de comportement de ses clients qui multiplient les exigences, le besoin de résultats et ce, parfois jusqu’au déni de responsabilités... Indulgent, il fait le parallèle avec la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation de la dureté de la vie.
Il évoque surtout de belles rencontres et des contacts qui durent au-delà de la sortie en pêche.
A la question de la présence des femmes dans cette activité de loisirs, il regrette qu’elles ne représentent qu’environ 5% de sa clientèle. Ce sont le souvent des accompagnatrices plus que des pêcheurs, ce qui est dommage car elles sont « bonnes élèves, elles écoutent bien » et il observe qu’elles apprécient ces sorties et « passent de bonnes journées à bord ».
Il propose différentes prestations, selon la durée de la sortie et les espèces pêchées mais il veille à conserver une sortie à prix accessible [....] la suite de cet article est disponible dans notre magazine de l’hiver (https://boutique.lepetiteconomiste.com)
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