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Politique 8 juin 2017

Législatives : Véronique Massonneau s’inscrit dans la reconstruction de la gauche

Véronique Massonneau, candidate à un second mandat de député dans la 4e circonscription de la Vienne a bien voulu répondre à nos questions :

Vous avez été EELV, écologiste au sein du PS, avez hésité à rejoindre le mouvement En Marche et aujourd’hui envisagez de rejoindre le mouvement d’Anne Hidalgo et Christiane Taubira. Le "changement d’étiquette" voire le "sans étiquette" vous semble plutôt dans l’ère du temps ou vous avez du mal à retrouver vos valeurs dans les partis actuels ?
J’ai été à EELV pendant 15 ans. Députée aux côtés de François de Rugy, nous avons choisi d’incarner une écologie pragmatique, de propositions, quand d’autres ont fait le choix de la contestation et de la posture. Alors que François de Rugy, Barbara Pompili, et d’autres, ont fait le choix de rejoindre la République en Marche, j’ai décidé de conserver l’alliance dans laquelle je me suis inscrite depuis le début de mon mandat. Si le programme d’Emmanuel Macron apporte de la modernité sur la moralisation de la vie publique par exemple, je porte un regard prudent sur la réforme du code du travail. Je ne veux pas être une députée captive, je voterai en conscience. Quant à mon adhésion au mouvement d’Anne Hidalgo et Christiane Taubira, il s’inscrit résolument dans la reconstruction de la gauche, je dois prendre part à cet effort !

Quels enseignements avez-vous tirés de votre mandat en 5 ans ?
Incontestablement, j’ai beaucoup appris au cours de ce mandat. Très vite, il faut acquérir la mécanique parlementaire, ce qui m’a servi pour porter ma proposition de loi sur la fin de vie. Mais surtout, il faut se nourrir des acteurs du territoire. Ce sont les citoyennes et les citoyens qui, par leur vécu dans leur entreprise, dans leur famille, dans les associations, nourrissent mon action. Je veux conserver ce lien avec tous et le développer davantage encore. Multiplier encore les permanences, consulter mieux, pour avoir des propositions plus fortes encore. C’est bien ce que je compte mettre en œuvre ces cinq prochaines années.

En cas de réélection, procéderez-vous différemment au quotidien ? Vous positionnerez-vous sur de nouveaux dossiers, dans de nouvelles commissions ?
Je déposerai à nouveau ma proposition de loi sur la fin de vie. Il faut défendre le droit à mourir dans la dignité. Je souhaite également déposer de nouvelles propositions. Sur la formation, j’ai constaté, au cours de mes rencontres en circonscription, qu’il y a un réel besoin de modernisation de la législation sur l’apprentissage. Je consulterai les acteurs du territoire, les établissements de formation, les chambres, les syndicats … et je ferai rapidement une proposition en ce sens. Je veux aussi agir davantage sur la question du handicap qui est trop souvent délaissée.

Quid d’un éventuel front républicain dans la 4e en cas de triangulaire ?
J’agirai en conscience et me prononcerai à l’issue du premier tour.

Vous étiez contre la réserve parlementaire mais finalement l’avez gérée de façon transparente et démocratique, des regrets face à l’abandon de cette disposition par le gouvernement EM ?
La réserve parlementaire est bien souvent un outil de clientélisme. C’est pour cela que j’ai fait le choix d’en confier l’attribution à un jury citoyen renouvelé chaque année. Ces aides financières permettent de conforter les projets des communes et des associations. Je voterai cependant la suppression du dispositif. L’idéal serait pourtant que chaque parlementaire adopte ce système de jury.

L’accord de Paris dans la Constitution, disposition pragmatique ou gadget ?
L’accord de Paris est avant tout un « contrat » entre pays. Je suis favorable à ce que la Constitution soit réformée pour que la protection de l’environnement y soit mieux garantie. Cependant, transposer les stipulations de ce traité directement dans la Constitution ne me paraît juridiquement pas envisageable.

Nicolas Hulot au Gouvernement c’est un affaiblissement des partis écologistes ?
Je suis avant tout une citoyenne engagée et non pas une politicienne. Ce qui me préoccupe, ce n’est pas la vie des partis, c’est le renforcement de l’écologie et la mise en œuvre d’un programme écologiste ! Nicolas Hulot est assurément un écologiste expérimenté. Je lui souhaite de réussir dans la mission qui lui est confiée.

Que faire pour accompagner la redynamisation du centre-ville et de l’industrie à Châtellerault ?
Je ne pense pas qu’il y ait une réponse unique à cette question. Châtellerault, comme d’autres villes moyennes, sont touchées par la désertification des centres-villes. L’Etat et les communes doivent agir ensemble pour trouver des solutions. L’étalement urbain, la création de zones commerciales en périphérie, le développement du commerce en ligne ainsi que les difficultés économiques que nous avons connues ces dernières années, sont autant de raisons ayant généré ce déclin. Redynamiser les centre-villes, c’est d’abord donner envie au gens d’y habiter, ce qui entraînera alors le commerce. Quand à l’industrie, il y a désormais, de façon très nette, un redémarrage qui doit être amplifié. Nous devons nous préoccuper des laissés-pour-compte.

Vous ne cumulez pas vos fonctions de députée avec un mandat local, vous êtes contre le cumul ou ne niez pas l’avantage à avoir localement un ancrage électif ?
Vous semblez penser qu’un mandat local assure un ancrage et qu’un mandat national unique m’écarterait des préoccupations des habitants du Nord-Vienne, je ne le pense pas. Plus vous cumulez, moins vous pouvez consacrer de temps à votre mandat et aux citoyen(ne)s. La dispersion ne fait pas bon ménage avec l’efficacité. Chaque semaine, je reçois personnellement les responsables d’associations, les syndicalistes, les chefs d’entreprise et les particuliers. Je vais à la rencontre des habitants dans leurs communes. C’est cela, mon ancrage. Je suis contre le cumul, je suis pour une action politique efficace et proche des gens.

Bien qu’il ne soit pas sur votre territoire, que pensez-vous de l’idée de rendre le pont d’Oléron payant afin d’alimenter via une éco-taxe des actions écologiques sur l’île ?
J’étais favorable à l’écotaxe pour les poids-lourds et regrette le recul du gouvernement sur ce sujet. Quant à la situation spécifique sur l’île d’Oléron, je laisse élus et citoyens locaux mesurer les avantages et inconvénients d’un tel projet.

Si vous n’êtes pas réélue, qu’envisagez-vous professionnellement ?
J’ai cette chance d’avoir pu prendre une disponibilité le temps de mon mandat. Je pourrais donc reprendre mon travail à la Caisse d’Epargne.

Propos recueillis par Cécilia Rochefort

Les candidats dans la 4e circonscription de la Vienne :

- Jacques SABOURIN, suppléante Nadine Charier
- Véronique MASSONNEAU, écologiste, suppléant Pierre Lantier
- Jean-Paul BODIN, EELV, suppléante Florence Chasseport
- Moïse LESAGE, suppléante Laurence Nickler
- Patrice VILLERET, Lutte Ouvrière, suppléante Christine Leclaire
- Nicolas TURQUOIS, République En Marche, suppléante Véronique Lecordier
- Aurélie SAULNIER, France Insoumise, suppléant Nicolas Guérin
- Clarice PEREIRA, PCF, suppléant Pierre Baraudon
- Anne-Florence BOURAT, UDI, suppléant Bruno Belin
- Alain VERDIN, Front National
- Laurence DE VIRVILLE, Union Populaire Républicaine
- Marie-Noëlle WADOWSKI, Parti du vote blanc, suppléant Julien Renaux



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