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Actualités 26 novembre 2009

La réduction des subventions européennes menace l’activité de 150 producteurs de tabac en Poitou-Charentes

La culture du tabac est traditionnellement présente dans la région : faut-il rappeler qu’en 1556 c’est un moine Angoumois, André THEVET qui ramène pour la première fois des graines de tabac en France ? A l’époque, cette plante était utilisée à des fins ... curatives. Aujourd’hui, les campagnes anti-tabac la mettent au pilori.

Néanmoins, la culture du tabac demeure dans la région ; bien souvent en complément d’autres types de cultures. On comptait en 2008 quelques 155 producteurs de tabac dans la région (ils étaient plus de 280 en 2004).

Quel avenir donc pour cette filière qui est menacée non seulement par les importations (Inde, Brésil notamment) mais aussi par la suppression d’une partie des subventions européennes aux producteurs ? Comment justifier aujourd’hui le maintien de subventions à des producteurs de tabac quand on finance des programmes importants de lutte contre l’addiction au tabac ?

Les producteurs demandent aujourd’hui, à la veille de la réduction de ces subventions européennes - qui devrait intervenir en 2010 - qu’une partie des augmentations récentes du prix des cigarettes leur soit versée ; ce qui serait effectivement une démarche logique ; un lien direct entre consommateur et producteur.

En Poitou-Charentes, la Coopérative Poitou-Tabac, qui compte plus de 120 exploitations adhérentes, traite un peu plus de 2100 tonnes de tabac à l’année. Basée à Neuville du Poitou, elle met à disposition de ses adhérents un atelier de triage à Celles sur Belle et organise la collecte chez les producteurs. Aujourd’hui, la coopérative qui emploie 6 salariés travaille en Deux-Sèvres, Vienne, et une partie de la Charente et de la Charente-Maritime. Sachant que dans ces deux derniers départements, une partie des producteurs vendent leur tabac en Dordogne à Sarlat, dans une usine de première transformation.

4,13 € ; c’est le prix moyen du kilo de tabac acheté aux producteurs qui pourtant se spécialisent et s’efforcent de fournir un tabac de qualité. Sachant qu’une cigarette de tabac blond ne contient qu’à peine 1 gramme de tabac, on mesure l’écart encore une fois entre production et produit final issu des manufactures internationales.

D’ailleurs la Coopérative Poitou-Tabac exporte une partie de sa récolte en Italie. Comme le précise la directrice de la coopérative, Claudie Saussé, "les manufacturiers du tabac auraient les moyens de compenser cette perte prévisible de revenus pour les producteurs, mais tant qu’il reste des subventions, ça leur évite de se poser la question."

Le 8 décembre prochain, les adhérents de la Coopérative seront en assemblée aux Ruralies.

Plus sur www.france-tabac.com

A lire, "Le tabac en France de 1940 à nos jours, histoire d’un marché" d’Eric Godeau, préface de Jacques Marseille édité aux Presses de l’université Paris-Sorbonne 2008 : aperçu, cliquez ici

(Photos : France-Tabac)



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