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Clubs et réseaux 17 mai 2013

L’optimisme au service de l’entreprise ; Philippe Gabilliet invité du CJD et des DCF de Cognac

Le centre des jeunes dirigeants (CJD) et les dirigeants commerciaux de France (DCF) se sont unis pour une conférence de Philippe Gabilliet, « chantre de l’optimisme » ce début de semaine à Cognac.

Professeur de « leadership » à l’ESCP, auteur, consultant, coach... Surtout connu comme « chantre de l’optimisme », Philippe Gabilliet est en effet le président de la Ligue des optimistes de France, « branche française d’un think tank européen de plus de 2000 membres, dont le but est de fédérer les citoyens autour de la promotion de l’optimisme comme outil ».
Lundi soir à Cognac, l’orateur a conquis son public dès les premières minutes, en faisant remarquer qu’il faut sans doute être un peu fou pour creuser la veine de l’optimisme en France, nation qui ressort toujours bonne première des nations pessimistes [1] ...

Positif + actif = optimiste

Dans ce contexte culturel a priori défavorable, qu’est-ce qu’un optimiste ? Gabilliet veut éviter le piège du manichéisme : « On le voit avec Voltaire, dans la pensée française l’optimiste est souvent assimilé au personnage de Candide. L’optimiste serait candide, naïf voire borné. Il serait celui qui dit que tout va bien quand tout va mal. Mais ce n’est pas aussi simple que cela ! L’optimiste, c’est plutôt faire l’hypothèse que même dans les pires situations, la vie reprendra son cours » nuance Gabilliet, qui résume l’optimiste par l’équation suivante : « Quelqu’un à la fois positif et actif ».
C’est à dire quelqu’un qui aime « optimiser », faire quelque chose de concret avec des matières premières, des compétences, des opportunités, quelque soient les contingences d’environnement... « L’optimiste annonce la possibilité du meilleur, il n’en a pas la certitude mais en énonce la possibilité. L’optimiste voit une issue en toute situation. Plutôt que de ressasser la crise, il préfère se dire que jamais il n’a été aussi près de la fin de crise » explique Gabilliet, citant un proverbe oriental : « Quand mon ami est borgne, je le regarde de profil ».

Comme le cholestérol

La définition étant posée, Philippe Gabilliet donne les clés de l’optimisme concret. Avertissant en préalable que tout n’est pas tout noir ou tout blanc et que « nous évoluons tous en permanence entre phases plus ou moins optimistes ou pessimistes », l’orateur explique que « l’optimisme, c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais ! Le bon, qui fait avancer, et le mauvais, qui endort ».

Philippe Gabilliet devant une assemblée de chefs d’entreprise en recherche d’optimisme

Et d’expliquer les recherches du professeur Martin Seligman, père de la psychologie positive, sur le fonctionnement du cerveau humain confronté à un bonheur ou à un souci ne trouvant pas d’explication immédiate : « Dans tous les cas, le cerveau va se poser trois questions fondamentales pour tenter de trouver la cause de l’événement. Vient-elle ou pas de moi ? Est-elle permanente ou temporaire ? Est-elle générale ou spécifique ? Le pessimiste est celui qui se positionne toujours sur les trois réponses les plus négatives : en cas d’échec, c’est de sa faute, c’est permanent (dans le temps), c’est général (dans toutes les situations). En cas de réussite, ses réponses s’inversent : ce n’est pas grâce à lui, c’est rare et exceptionnel. »

L’optimisme appliqué en entreprise

Gabilliet théorise ensuite la bonne application managériale de l’optimisme. Il y a deux éléments qui s’articulent ensemble : le but et le chemin.
On peut être optimiste ou pessimiste sur chacune de ces étapes. « Le Candide de Voltaire est optimiste de but et de chemin, le pessimiste de but et de chemin est masochiste ou fou, la posture intello bien française est celle du pessimisme de but et optimisme de chemin, la bonne posture managériale est celle de l’optimisme de but et pessimisme de chemin : ce sera dur, mais on y arrivera ! ».

Narrant un conte chinois dont la morale est que chaque enfant porte en lui un dragon optimiste et un dragon pessimiste ambivalents mais équivalents, et que l’emportera celui que l’enfant saura dresser, Philippe Gabilliet livre les 4 clés pour faire de l’optimisme un outil au service de l’entreprise :

- Clé n°1 : regarder d’abord nos forces. « Le point commun entre tous les gens extraordinaires, c’est qu’ils ont travaillé leurs points forts et qu’à part ça, ils ont plein de défauts, comme tout le monde ! Nous avons tous des défauts, nous en aurons toujours : inutile de perdre du temps à vouloir sans cesse les réduire, d’autant qu’un défaut dans un environnement donné pourra s’avérer atout dans un autre. A contrario, il faut suivre autant que possible ses désirs profonds, qui sont rarement l’expression d’un hasard ».
- Clé n°2 : aller là où nous pouvons faire bouger les choses. « Sinon, on se retrouve vite à ruminer. Déconstruire un environnement sur lequel on n’a aucune prise est une des causes identifiées de la dépression. Dans un couple, ce qui tue le plus la vie à deux est de vouloir changer l’autre. C’est comme de lui dire que son logiciel ne convient pas ».
- Clé n°3 : seules comptent les solutions à venir. « Les solutions définitives, parfaites, n’existent pas. Il n’y a pas de solution unique, que de petites solutions partielles additionnées. La grande intelligence de l’homme du XXIe siècle sera de prendre conscience de ça ».
- Clé n°4 : être en attente permanente d’opportunités. « Etre en permanence prêt à l’inattendu, et à la positiver en une action. Personne n’est encore allé voir demain matin et Pasteur disait que la chance ne sert que les gens préparés ! Il faut régler son radar intérieur dans ce but ».

En conclusion, Gabilliet rappelle que les quatre points cardinaux de l’optimisme managérial sont les forces, les leviers, les solutions et les opportunités, il donne 3 leçons pour un optimisme au service du management : « Premièrement il faut savoir s’entourer d’optimistes (mais aussi de pessimistes pour s’entraîner !). Deuxièmement il faut se focaliser en priorité sur les points forts (des individus, des équipes, des situations...). Troisièmement, en environnement incertain, il faut privilégier les solutions partielles qui fonctionnent ».

Citant l’auteur américaine Susan J. Bissonnette qui voyait dans les optimistes des incarnations du printemps, il invite alors chaque dirigeant à « devenir quelqu’un qui fonctionne en mode printemps, devenir celui ou celle vers qui on va... Ce qui est très précieux en période de crise ».

Plus : www.liguedesoptimistes.fr

Niels Goumy

Verbatim
«  L’optimiste verra le verre à moitié plein, le pessimiste le verre à moitié vide et le contrôleur de gestion verra un verre deux fois trop grand ! » - Philippe Gabilliet.
« Le pessimiste se lamente que toutes les femmes sont volages, l’optimiste espère que c’est vrai !  » - Philippe Gabilliet.
« Si j’avance, je meurs, si je recule je meurs, si je reste sur place, je meurs... Autant avancer ! » - proverbe zulu.
« Vous remarquerez au passage que pour être vraiment optimiste, une petite dose de mauvaise foi peut s’avérer utile » - Philippe Gabilliet.
« Je préfère vivre en optimiste et me tromper que vivre en pessimiste et avoir eu raison » - Milan Kundera, auteur, romancier.
« Un optimiste, c’est l’incarnation humaine du printemps » - Susan J. Bissonnette, auteur, romancière.

Etes-vous un dirigeant pessimiste ?
Si le dirigeant d’entreprise est très majoritairement optimiste (surtout s’il est créateur de son business...), il peut exister quelques exceptions. En faites-vous partie ?
« Le dirigeant pessimiste est celui qui remplit trois conditions : il dit en priorité ce qui va mal, il annonce de préférence le pire, il doute du pouvoir de la volonté et de l’action » liste Gabilliet.

Quand l’optimisme peut-être dangereux
« Attention, il est des moments où l’optimisme peut s’avérer contre-productif voire dangereux ! Quand la situation est celle d’un risque vital (pour soi, pour son entreprise...) ET que l’on n’a dessus guère de prise. Face à une telle conjonction, un peu de pessimisme peut être salvateur » prévient Philippe Gabilliet. « Nous sommes tous des descendants de pessimistes ! Le pessimisme a pendant très longtemps eu une fonction darwinienne : pour survivre, il vaut mieux être pessimiste, pour se développer et croître être optimiste ».

Les organisateurs de cette conférence
A Cognac, le CJD fédère 36 chefs d’entreprise employant 1165 salariés pour 125 millions d’euros de CA cumulé, auxquels s’ajoutent 100 aînés (dirigeants en retraite). Les DCF de Cognac comptent parmi les 6 structures DCF de Poitou-Charentes, avec 36 adhérents également.
La conférence s’est tenue dans le cadre prestigieux de l’hôtel Quai des Pontis, dont les gérants ont eu suffisamment d’optimisme récemment pour se relancer aussitôt après un incendie.


[1La France ressort souvent première du classement annuel BVA/Gallup des nations pessimistes. En 2011, les pays les plus optimistes étaient le Nigéria, le Vietnam, le Ghana, l’Ouzbékistan et le Sud Soudan. Les moins optimistes étaient la France, l’Irlande, l’Autriche, la Belgique, la Bosnie. Le parallèle avec les niveaux de développement et de richesse économique est saisissant. De quoi inspirer des commentaires à Philippe Gabilliet. « Le potentiel de l’optimiste est de se dire qu’aujourd’hui est mieux qu’hier, et que donc demain peut être meilleur qu’aujourd’hui ». Les habitants de nations pauvres ont donc naturellement plus facilement l’occasion de se dire que leurs enfants s’en sortiront mieux qu’eux.
Le sondage 2011 en ligne : cliquez ici


  • oger
    17 mai 2013, 12:34

    Merci pour ce bel article optimisant l’optimisme... J’avais vu en conférence Mr Gabilliet à la Rochelle : pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, allez y, c’est exceptionnel !

  • de alaba christine
    22 mars 2015, 12:59

    bonjour

    je cherche a assiter a une conference de philippe Gabillet avez vous des dates ou il est possible de l ecouter

    merci de votre retour

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