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Territoires 24 octobre 2011

Jarnac, la Communauté de communes s’engage sur le commerce de proximité

Les commerces de campagne ont souvent bien des difficultés à retrouver des candidats à la reprise, ils sont pourtant indispensables au maintien d’une vie locale.

À Mérignac, commune de 750 habitants, près de Jarnac, on connaît une poussée certaine de la démographie, car depuis plusieurs années la municipalité s’est engagée dans une politique de dynamisation de la vie locale.

En 2007, la commune a créé une maison médicale regroupant, tout à côté de sa nouvelle pharmacie, un cabinet médical, un cabinet dentaire, un cabinet infirmier, un kinésithérapeute. L’opération, blanche financièrement ― grâce à un montage permettant aux professionnels de payer un loyer adapté à leurs besoins, qui assure le remboursement des emprunts ― est un réel succès. Cette réussite conduit donc la mairie à envisager un montage similaire pour soutenir son commerce.

Pour Guy Rougier, le maire de la commune, « ce projet est solide. Nous sommes soutenus par la communauté de commune de Jarnac qui compte le commerce au nombre de ses compétences. C’est elle qui a favorisé l’ouverture de “Multiples” à Gondeville et Houlette.
Il sera implanté à proximité immédiate de la maison médicale, de la pharmacie, la future maison de retraite et un lotissement. Il comprendra une épicerie, une coiffeuse, une spécialiste d’art-thérapie et un bureau de poste. Mais nous attendons de savoir ce qu’il en sera de l’épicerie qui tarde à trouver un repreneur, pour le finaliser.
 »

À la Communauté de communes de Jarnac, le président, Annick-Franck Martaud soutient totalement le projet. « Nous menons une politique de maintien du commerce de proximité qui nous a conduits à investir 150 000 euros par an depuis dix ans dans des aménagements de multiples. Nous veillons à ce que leur proximité ne gêne pas les commerces déjà implantés. Parmi nos projets en cours, figurent Mérignac, mais aussi Foussignac dont la boulangerie sera remplacée par un mini. »

Joël, Guylaine et Alex Loviton

Joël Loviton, gérant du petit magasin « COOP », arrivé en 2006, a repris une activité déjà satisfaisante et l’a développée. Avec ses 4 tournées hebdomadaires, et la permanence de l’agence postale assurée par Guylaine, une employée de La Poste en disponibilité, et des horaires adaptés aux réalités locales, « notre affaire est très rentable. D’ailleurs, nous avons des contacts avec plusieurs groupes de distribution qui souhaitent venir à Mérignac, mais encore faut-il trouver le bon candidat. »
Impliqué dans le projet dès sa mise en place, Joël Loviton s’en est finalement retiré. « J’étais le seul commerçant du centre-ville à le vouloir, puisque la boulangerie et la boucherie ont préféré rester dans leurs locaux historiques. Et je ne suis pas convaincu par le projet actuel, je laisse cette option à mon éventuel successeur. »

Le garagiste, Jean-Pierre Meunier, envisage de prendre sa retraite, mais l’entreprise fondée par son père, ne connaîtra pas de troisième génération. L’établissement constitue l’un des points forts de la commune par son activité de services aux habitants. « J’ai eu un candidat un jour, mais lorsque je lui ai dit que je commençais souvent tôt le matin et finissais assez tard le soir, il m’a répondu que pour lui, ce serait huit heures-midi, quatorze heures-dix huit heures. Ce que je n’ai jamais réussi à faire. » Pourtant, l’activité est rentable, même si une mise aux normes des installations est à présent nécessaire, ce que reconnaît JP. Meunier.

En fait, ce ne sont pas forcément les candidats qui manquent à la reprise de ces petits commerces, mais la visibilité quant à leur avenir économique.
Si certains projets émanent de personnes peu au fait des réalités économiques, mais soucieuses de trouver là un débouché professionnel, la plupart se heurtent à la frilosité des banques, même en présence d’un dossier solide. Un état de fait peu susceptible de changer dans la conjoncture actuelle. À l’heure où même de grandes entreprises où des PME solides peinent à trouver du capital de soutien à leur développement, les exploitants de petits commerces ruraux risquent fort d’attendre longtemps une réponse favorable.
À Genac, près de Rouillac, un garagiste cherche à réunir les fonds lui permettant de favoriser le développement de son activité. Après huit visites à des établissements bancaires régionaux, il désespère de trouver le bon interlocuteur.

Il semble donc difficile de réunir les moyens nécessaires au maintien, dans de bonnes conditions d’une vie commerçante de proximité, malgré la bonne volonté de certains acteurs locaux.

Patrice Fougeray



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