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Actualités 12 décembre 2008

Jacques Marseille à Niort : " La crise est synonyme de danger, mais aussi d’opportunités !"

Plus de 200 personnes assistaient lundi 8 décembre à la Conférence donnée par Jacques Marseille (Historien, économiste et professeur à La Sorbonne) sur une invitation du MEDEF des Deux-Sèvres à l’issue de son assemblée générale. Le thème de cette conférence était on ne peut plus porteur : "sortie de crise : hier pour éclairer demain"... morceaux choisis :

(Photo : Eric Chauvet : Jacques Marseille et Paul-François Arrighi, Président du MEDEF Deux-Sèvres).

Rappelant les crises antérieures : 2000-2001, 1993, 1987, 1973... Jacques Marseille, qui constate que pour la première fois de l’histoire, la crise est planétaire, se pose en observateur de "la folie" et de "l’amnésie des hommes" car comme il aime à le souligner, "quand la crise est passée, on l’oublie bien vite en ne tirant pas les enseignements nécessaires". En effet, les crises interviennent par cycles ; à la Bourse, par exemple, Jacques Marseille nous expliquera que les cycles de hausse ne sont jamais supérieurs à 5 années ou que face à la montée des prix de l’immobilier, il était logique que la "bulle" éclate.

L’économie réelle sera t-elle touchée par la crise ?

Jacques Marseille ne pense pas que ce soit le cas, car pour lui, "des entreprises disparaissent, se créent, c’est aussi la loi des mutations économiques : le secteur automobile n’a pas su évoluer et ne doit pas être soutenu financièrement : 25 milliards de dollars pour General Motors à quoi ça sert ? A mon avis, le secteur automobile risque aujourd’hui d’avoir le même sort que la sidérurgie d’hier. Le but est maintenant de reclasser les ouvriers de ces usines, les requalifier pour qu’ils exercent leur savoir faire dans des entreprises qui ont su s’adapter au monde moderne.

J’entends actuellement des chefs d’entreprises évoquer un chiffre d’affaires en baisse de 20% mais je ne suis pas inquiet, l’activité repartira, ce qui est plus délicat à gérer immédiatement, ce sont les problèmes de trésorerie. Alors, quand l’Etat, qui est le plus mauvais payeur du pays, s’engage à payer ses dettes à une échéance correcte, c’est déjà une bonne chose."

"Les plans de relance ne marchent pas"

"les plans de relance, en général ne marchent jamais ; si les politiques étaient capables de nous sortir de la crise, ça se saurait ! Les corrections se font d’elles-mêmes, et c’est une bonne chose car s’il fallait attendre les politiques pour se sortir de la crise, ce serait inquiétant. L’histoire nous l’apprend aussi. Ce qu’il faut c’est restaurer la confiance, et c’est le rôle premier de ces plans de relance"

"De plus, notre politique de dépenses publiques n’est pas très efficace, mais il faudrait beaucoup de courage à un homme d’Etat pour l’admettre ; pour comparer avec nos voisins européens et remettre en question notre fonctionnement. Quand on sait que les intérêts de la dette, ce sont 50 milliards d’euros chaque année, et qu’on va emprunter sur les marchés 165 milliards d’euros pour débuter 2009 : 50 pour les intérêts de la dette, 50 pour le remboursement du capital arrivé à échéance et 65 pour financer le budget)."

"Les médias ont un rôle déterminant sur le moral des Français"

"La presse a un rôle important, car les Français sont des anxieux, leur moral n’a jamais été aussi bas depuis 1987. Est ce que la vie, c’est ce que véhiculent les médias ? Non, la vie ce sont aussi de bonnes nouvelles, mais qui sont moins vendeuses ! Le danger c’est que les gens se replient sur eux-mêmes en attendant que ça reparte.

Nous sommes déjà les champions de l’épargne : 15% de nos revenus y sont consacrés, ce qui est considérable car les Américains sont endettés au delà de leurs revenus comme les Anglais d’ailleurs)."

Quelles solutions pour sortir de la crise ?

"Pour les investisseurs, c’est une bonne période, surtout dans l’immobilier car bientôt on va pouvoir emprunter à 4 ou 4,2%. La Bourse va également retrouver un équilibre à 3200, 3300 points.

Les entreprises, elles, doivent s’interroger sur les marchés de demain, les valeurs ajoutées à apporter à leurs produits, services... elles doivent saisir cette période pour réfléchir sur les évolutions du monde qui les entoure."

Jacques Marseille, au milieu de sa conférence, a également expliqué que le mot crise, en chinois, se traduit par 2 idéogrammes : l’un veut dire danger, l’autre opportunités... un bon résumé de l’attitude à adopter en cette fin 2008...

Quant à l’hôte de cette soirée : le MEDEF des Deux-Sèvres ; il amorçait lors de cette soirée un nouvel élan sous l’impulsion de son Président Paul François Arrighi et de son délégué général : Xavier Migeot. Un élan axé sur 4 orientations stratégiques pour 2009 :
- se rencentrer sur la défense des intérêts des adhérents,
- accroitre sa représentativité,
- se concentrer sur des services à forte valeur ajoutée, notamment à travers de nouveaux partenariats,
- ouvrir le MEDEF à son environnement et développer l’esprit d’entreprendre.

CR



  • 28 décembre 2010, 18:03

    Comme précisé dans l’article, les chinois ont vu bien pensée du mot "Crise".
    Il serait bien d’envoyer les dignitaires de cette république en chine pour prendre de la graine sur le mot "production". Un magicien Marseille en revient et l’attitude de cette population l’a séduit, on dit peuple oppressé, c’est pour se rassuré, il faut bien mettre de l’ordre pour faire avancer les choses.

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