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Actualités 26 mars 2008

Jacques ATTALI le 10 avril dans les Deux-Sèvres, ouvrons le débat sur les outils de développement de la croissance !

Jacques ATTALI sera dans les Deux-Sèvres le 10 avril prochain sur une invitation du Club des entrepreneurs de Gâtine.

Président de la Commission pour la libération de la croissance, il reviendra au cours de cette soirée conférence sur les propositions émises par cette commission dans un document intitulé "Mode d’emploi pour des réformes destinées à doper la croissance de la France". Plus de 300 propositions au total qui d’après les membres de cette commission, doivent être toutes prises en considération, chacune étant un rouage de la mise en oeuvre de ce dispositif dynamique. Pourtant, certaines sont déjà utilisées par le Gouvernement, d’autres, ne le seront jamais.

Alors plutôt qu’un bloc de réformes, il faut peut être y voir davantage un réservoir d’idées pour faire progresser la croissance de notre pays.

A noter que lors de cette soirée, Monsieur ATTALI sera accompagné d’un autre membre de cette commission : un "bon élève" en terme de croissance : Geoffroy Roux de Bezieux, président de l’association Croissance plus, Président de Virgin Mobile, administrateur de PSA et... candidat à la Présidence de l’UNEDIC.

Afin de lancer le débat localement (tous les acteurs économiques de la région n’assisteront pas à cette soirée, et tous ceux qui y seront ne pourront pas poser leurs questions), le Petit économiste vous propose de débattre à travers des commentaires sur ces propositions de la Commission que vous pouvez consulter dans leur intégralité en cliquant ici.

Quelques pistes de réflexion sélectionnées parmi les propositions économiques :

- " Réduire les délais de paiement des PME par l’État et par les grandes entreprises à un mois à compter de la livraison et à dix jours pour la TVA, et instituer un statut fiscal simplifié pour les entreprises qui réalisent moins de 100 000 euros de chiffre d’affaires par an."

- "Créer par redéploiement une agence guidant dans un premier temps les TPE/PME de moins de 20 salariés dans leurs démarches administratives, en leur adressant des réponses engageant l’ensemble des administrations."

- "Renvoyer l’essentiel des décisions sociales à la négociation en modernisant les règles de représentativité et de financement des organisations syndicales et patronales"... il me semble que cette réforme est en cours.

- "Mobiliser tous les acteurs pour l’emploi des jeunes et imposer à toutes les entreprises et collectivités publiques de présenter chaque année un bilan de la diversité par âge, par sexe et par origine "... à manipuler avec précautions.

- " Réduire le coût du travail pour toutes les entreprises en
transférant une partie des cotisations sociales vers la Contribution
sociale généralisée (CSG) et la TVA
."... réduire le coût du travail dans les entreprises est effectivement une piste à explorer.

- " Laisser à tout salarié le libre choix de poursuivre une activité sans aucune limite d’âge (une fois acquise la durée minimale de cotisation) en bénéficiant, à compter de 65 ans, d’une augmentation proportionnelle de sa retraite et en supprimant tous les obstacles aux cumuls emploi-retraite, et tous les dispositifs de préretraite."... une bonne idée

- "Aider les commerçants et les fournisseurs indépendants à prendre part efficacement à la concurrence tout en restaurant complètement la liberté des prix et de l’installation de tous les acteurs de la distribution, de l’hôtellerie et du cinéma, dans le cadre des plans d’urbanisme."... plans d’urbanisme ??

- "Ouvrir très largement les professions réglementées à la
concurrence sans nuire à la qualité des services rendus
."... plus de 90 professions sont réglementées en France, soit par l’exigence d’un diplôme, soit par l’achat d’une licence... difficile à accepter pour ceux qui remplissent actuellement ces conditions, à l’image des taxis.

- " Encourager la mobilité géographique (par la création d’une Bourse Internet du logement social) et la mobilité internationale (notamment par une procédure souple de délivrance de visas aux étudiants, aux chercheurs, aux artistes et aux travailleurs étrangers, en particulier dans les secteurs en tension)." Ce qui suppose d’alléger les procédures d’obtention des logements sociaux ainsi que la politique menée actuellement en matière d’immigration !

- "Considérer la formation de tous les chercheurs d’emploi comme une activité nécessitant rémunération sous forme d’un « contrat d’évolution »."

- " Sécuriser la rupture amiable du contrat de travail " La réforme semble être en cours

- "Renforcer les régions et les intercommunalités en faisant disparaître en 10 ans l’échelon départemental ." Et les Pays ??

Alors, bonne lecture de ce mode d’emploi de 245 pages, et à vos commentaires !

(Photos issues du site dédié à ce rapport : www.liberationdelacroissance.fr)

CR.



  • Ch. Quartero Artisan taxi dans le Var
    26 mars 2008, 22:32

    AU SUJET DU RAPPORT ATTALI
    &
    de la déréglementation des taxis…

    "Attali est le seul à avoir cent idées par jour. Je suis le seul à savoir laquelle est la bonne..."
    François Mitterrand

    L’idée maîtresse de ce rapport étant de libérer la croissance pourquoi ne pas le faire avec l’argent des autres ? C’est facile, il suffit de déréglementer.

    Déshabillons PIERRE (les taxis) de la valeur cumulée de leurs licences (5 milliards d’Euros) afin d’habiller Paul (les chômeurs) et ainsi alléger les statistiques du chômage en France de 50 à 100 000 personnes.

    Cela tout en satisfaisant à la demande du consommateur électeur (qui ne parvient jamais à trouver un taxi lorsqu’il en a besoin) et … du contribuable puisque cette réforme a l’énorme avantage de pouvoir être mise en place sans bourse délier pour l’état mais simplement en spoliant purement et simplement les artisans taxis de leur patrimoine. Ceux-ci ont en effet eu l’idée saugrenue de s’endetter afin de financer leur outil de travail !

    Le résultat sera le suivant : des jeunes qui viennent d’arriver sur le marché et ont emprunté de 100 000 jusqu’à 400 000 € pour travailler vont se retrouver en concurrence avec d’autres jeunes, qui eux n’ayant rien emprunté, pourront se livrer à une concurrence sauvage et une guerre des prix en toute impunité. Ce qui aura pour effet immédiat de couler financièrement les premiers d’où un nombre de faillites incalculable avec les retombées imaginables sur l’économie (comme dans la période de « marque libre » entre 1931 et 1937).

    Dans un second temps les derniers arrivés s’apercevront vite que ce secteur d’activité, une fois livré à une concurrence sauvage n’est plus viable. Ils se réorienteront alors vers d’autres activités moins astreignantes en terme de temps et plus lucratives.
    Cela avant même de déposer le bilan car, puisqu’ils auront eu leur licence gratuitement, ils n’auront même pas à se donner la peine de liquider un éventuel actif (contrairement à leurs prédécesseurs). Et nous entrerons alors dans une spirale sans fin.

    Est-ce là l’avantage du consommateur ? Ne nous leurrons pas, car à terme, dans ce contexte, le nombre de taxis sera inférieur à ce qu’il est aujourd’hui. En effet c’est le grand nombre qui causera la paupérisation de cette profession et entraînera son désintérêt d’où une nouvelle carence. On est en train de reproduire le schéma de la déréglementation de 1931 qui a entraîné la remise sous réglementation de 1937, cela au prix d’une grave crise sociale qu’a connue la profession de taxi à cette époque (faillites et suicides en série).

    De la même manière les vieux artisans arrivant au terme de leur carrière et comptant sur la revente de leur affaire pour vivre une retraite décente (comme tous les autres entrepreneurs) devront se satisfaire de leur retraite artisan (aux environs de 500 € en moyenne) et tracer purement et simplement un trait sur leur patrimoine chèrement acquis durant 20 ou 30 ans à une moyenne de 70 heures par semaine. C’est priver un grand nombre de gens de leur pouvoir d’achat et donc de leur capacité à consommer. Quel sera l’avantage pour l’économie ?

    Il est en France question de relancer le pouvoir d’achat, la consommation et donc la croissance. Pense-t-on raisonnablement y parvenir en appauvrissant des tranches entières de la population ?

    Les arguments énoncés pour justifier cette déréglementation défient toute logique et ne tiennent pas un seul instant à l’analyse.
    En effet vouloir lier les croissances des trafics aériens et ferroviaires ainsi que les augmentations démographiques des villes françaises directement au nombre de taxis en fonction est un exercice complètement dénué de sens.
    Ce serait négliger l’explosion qu’ont subi les transports en communs et le nombre de voitures particulières dans le même temps !
    Le problème de la disponibilité des taxis n’est pas dû au manque de taxis mais à la difficulté qu’ils ont à se déplacer.

    De même que l’idée de développer de nouvelles offres de transports de type véhicule de petite remise (VPR) parce qu’il n’y en a que 100 officiellement dénombrés à Paris contre 50 000 à Londres et 42 000 à New York serait faire peu de cas de l’existence des véhicules en licence DDE ou LOTI (Loi d’Orientation du Transport Intérieur) qui bizarrement ne sont pas pris en compte dans la rédaction du rapport… !

    Or il faut savoir que selon la réglementation en vigueur chaque taxi détient le droit d’exploiter en activité annexe un véhicule non équipé taxi en plus de son activité taxi proprement dite. Peu le font, pourquoi ?
    Soit ils sont stupides, soit il n’ont pas envie de gagner plus d’argent ou peut être encore plus simplement parce que le marché n’existe pas.

    En effet les flux ponctuels de demandes correspondent à des laps de temps très courts sur une période de 24 heures. Or le fait d’utiliser des VPR ou LOTI dans le cadre de la réglementation actuelle du travail ne permet pas d’amortir les salaires et charges en proportion du temps passé en attente (10 heures en moyenne) par rapport au temps effectivement passé en conduite en charge (5 heures en moyenne).

    La « cerise sur le gâteau » est l’assimilation que se hasardent à faire les technocrates signataires du rapport entre le nombre d’emplois qui ont pu être crées en Irlande à la suite de la libéralisation du marché et ce que cela pourrait être en France ! L’Irlande est un pays de seulement 4 millions d’habitants où la fiscalité et les charges des entrepreneurs n’arrive pas à la moitié de ce que doivent acquitter les entrepreneurs français ! Les membres de la Commission n’ont eu de cesse dans la rédaction de leur rapport de prendre exemple sur les modèles anglo-saxons (Etats-Unis, Grande Bretagne et Irlande) qui, il est vrai, ont affiché un taux de croissance intéressant dans un passé récent. On sait ce qu’il en est aujourd’hui ! Est-ce vraiment le chemin que nous voulons emprunter ? Désirons nous vraiment une croissance « feu de paille », pour, comme eux, entrer en récession peu de temps après ?

    Mais le fin du fin c’est l’idée de développer conjointement déréglementation des taxis et libéralisation des VPR. En effet, comment peut on imaginer que des travailleurs indépendants vont continuer à s’investir dans le domaine du taxi avec une tarification plafonnée, des équipements de métrologie et des contrôles périodiques coûteux et astreignants alors que les VPR pourront exercer en toute impunité des tarifs de gré à gré avec un simple véhicule non équipé et de ce fait complètement incontrôlable.

    Il est intéressant d’autre part, en dehors de l’aspect économique, de prendre connaissance des dérives occasionnées en Grande Bretagne par le développement des VPR (escroqueries tarifaires, abus, agressions sexuelles, etc…). Il faut savoir que les taxis en France sont soumis à un examen professionnel très sélectif après une étude approfondie de casier judiciaire et qu’ils dépendent de pas moins de quatre ministères (Intérieur, Budget, Transports, Commerce et artisanat) et qu’ils sont donc sous la surveillance constante de la Police, de la Gendarmerie, des Douanes, et de la DGCCRF. Cela implique une conduite irréprochable dont la résultante est que l’on trouve beaucoup plus de taxis agressés que de taxis agresseurs…qu’en sera-t-il demain ? Les français auront-ils vraiment envie de mettre leur sécurité entre les mains d’un inconnu au « pedigree incertain » ? Il est complètement illusoire de croire que dans un tel contexte la qualité du service rendu au consommateur sera maintenue.

    Jacques DELPLA l’économiste qui a siégé au sein de la Commission ATTALI et qui est à l’origine de cette idée de déréglementation pense que c’est une rente et qu’il est anormal de payer pour travailler. Mais peut-il expliquer dans ce cas pourquoi le restaurateur, le boucher, le boulanger et toutes les autres catégories de commerçants & artisans sont obligés d’acheter un fonds de commerce afin de pouvoir pratiquer leur activité ? Ne payent-ils pas pour travailler eux aussi ? Quelle est la différence quand on sait que depuis la loi de 1995 les licences taxis sont assimilées à fond de commerce ?
    Si on tenait le même langage au sujet des autres corporations cela reviendrait à dire que si Jacques ATTALI faisait la queue pour acheter sa baguette il proposerait aussitôt de doubler le nombre de boulangeries !... La différence c’est que lorsqu’on fait la queue à la boulangerie, c’est uniquement aux heures de sorties d’école ou de sortie des bureaux. En dehors de ces moments de pointe, la boulangère a le temps de faire le ménage.

    Eh bien pour les taxis c’est pareil. Il y a des heures de pointe durant lesquelles il est difficile de satisfaire à la demande et qui représentent 20% de la journée de travail d’un taxi et il y a les heures d’attente qui représentent les autres 80%. Mais il subsiste une inconnue : la valeur de temps représentée par les embouteillages selon la densité de la circulation. Car si la demande de clients en attente de taxis est plus importante aux heures de pointe…la circulation automobile aussi !

    Le même Jacques DELPLA, dans son livre « Payer pour réformer » indique que les licences taxis constituent le patrimoine des artisans (qu’il s’évertue à dénommer chauffeurs) et que les supprimer purement et simplement reviendrait à ruiner ces artisans, cela en indiquant même la méthode de financement qu’il envisage et en précisant qu’elle ne coûterait rien à l’état. Or lors d’une interview sur RMC le jour de la manifestation des taxis il se contredit totalement en disant qu’il n’est pas nécessaire de racheter les licences car cela coûterait trop cher à l’état et qu’il faut donc procéder à une déréglementation sans contrepartie. Comment Jacques ATTALI et Monsieur le Président de la République peuvent ils prendre au sérieux un tel individu qui n’a aucune constance dans ses opinions !...

    Heureusement que contrairement à de tels fantaisistes il reste des hommes sérieux et conscients des responsabilités qui sont les leurs. Il en est pour preuve les déclarations de Henri GUAINO, conseiller spécial du Président de la République qui lors de deux déclarations, sur RMC également, « s’élève contre une déréglementation « sèche » en précisant que ce serait du vol et qu’il serait inique de ruiner ainsi une corporation ».

    D’autant plus que la solution existe d’ores et déjà ! Et elle est beaucoup plus simple que ce que proposent les technocrates signataires du Rapport. Comme il l’a été dit plus haut, chaque taxi dispose d’un droit d’obtention à titre accessoire d’une licence dans le cadre de la L.O.T.I ; il suffit de libérer ces licences en autorisant les taxis à les transformer en VPR et en leur laissant la possibilité de les exploiter, de les louer, de les affecter à des salariés ou encore de les céder à titre onéreux. Cela aurait le double avantage de servir d’observatoire afin de quantifier sur le vif la capacité de ces nouvelles licences à être rentables sans spolier les détenteurs de licence taxi puisque cela ne ferait que valoriser d’avantage leur affaire et de plus, comme il est impossible de conduire deux véhicules à la fois, cela créerait des emplois tout en mettant plus de véhicules à la disposition du consommateur.

    Mais cette solution sera-t-elle adoptée ? Nos gouvernants ne souhaitent-ils pas en réalité, sous l’effet du lobbying pratiqué par les multinationales, résorber ce qu’ils pensent être la dernière niche fiscale et permettre aux grands groupes de mettre la main sur ce secteur d’activité afin de créer une génération de chauffeurs smicards bien dociles et par là même cerner la fiscalité de ce secteur qui souffre encore de son image sulfureuse d’après guerre.

    Que le consommateur soit prudent car il est mal informé ! La dérégulation aura exactement les mêmes conséquences que la privatisation des grands groupes comme France Télécom par exemple ; essayez aujourd’hui, si votre ligne téléphonique tombe en panne, d’abord de parvenir à avoir un interlocuteur … Si par miracle vous y parvenez, essayez d’avoir une réponse à la question que vous posez … et lorsque vous aurez été baladé de messagerie vocale en réponses ineptes… vous regretterez l’époque des PTT !!!!

    Si on n’y prends pas garde il en sera de même demain avec les taxis.

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