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Actualités 12 avril 2008

Jacques ATTALI à Airvault ce jeudi 10 avril, le débat tant attendu n’a pas eu lieu

Près de 450 chefs d’entreprises, élus et acteurs économiques étaient réunis ce jeudi 10 avril à Airvault pour accueillir Jacques ATTALI et Geoffroy ROUX DE BEZIEUX pour une conférence débat sur les propositions de la commission parlementaire pour relancer la croissance. (lire notre article de présentation de la soirée en cliquant ici).

Une initiative audacieuse du Club des entrepreneurs de Gâtine, dans le cadre de son 30e anniversaire, car la présentation de ce rapport par Jacques ATTALI ne devait avoir lieu que dans de grandes villes.

Quelques personnalités avaient été invitées à accompagner Messieurs ATTALI et ROUX de BEZIEUX dans le bus qui les a conduits de la gare de Poitiers à Airvault, pour échanger en dehors du cadre très "minuté" et très "contrôlé" de la conférence officielle à l’issue de laquelle quelques questions avaient été programmées.

De cette intervention, on pourra peut être retenir une présentation globale du contexte économique mondial très brillante par Jacques ATTALI qui fut - faut-il le rappeler - le conseiller du Président MITTERRAND. Ensuite, quelques précisions apportées par M. ROUX DE BEZIEUX, chef d’entreprise concernant, notamment, le nombre de propositions du rapport retenues par le gouvernement : 13 à ce jour sur les 20 propositions principales (A consulter ici)
Par contre, on pourra déplorer l’absence de réel débat qui aurait pu être passionnant : des acteurs économiques locaux confrontant leurs questions pragmatiques aux réponses de l’expert ATTALI, un joli programme...

Quelques réactions parmi le public à l’issue de cette visite :

Laurent GIRAUD, Président du Club des entrepreneurs de Gâtine « On savait que le discours de ce soir serait mobilisateur et le fait que plus de 400 acteurs économiques de la région aient répondu à notre invitation montre que nous avons réussi notre pari qui paraissait assez audacieux quand il a été lancé. Nous avons pu aussi tenir nos engagements vis à vis de M. ATTALI, qui a horreur de perdre du temps et le moment privilégié que nous avons eu avec lui et M. ROUX de BEZIEUX dans le bus fut une expérience très intéressante que je ne suis pas prêt d’oublier. »

Jean-Marie VEZINAT, Président de la CGPME des Deux-Sèvres «  nous aurions souhaité un débat plus « ouvert » avec Monsieur ATTALI, notamment sur la proposition de son rapport de supprimer l’échelon administratif des départements, pouvoir échanger avec lui sur le poids économique des élus quand on sait qu’en France on compte 1 élu pour 70 électeurs alors qu’aux Etats Unis c’est un pour 500 et en Europe, un pour 100 en moyenne. De plus, nombre de dirigeants de PME étaient présents ce soir et je suis sûr qu’ils attendaient de vraies réponses à leurs préoccupations : enjeux internationaux, ouverture de certaines professions, lois sur la distribution, délais de règlement... »

Jean GRELLIER, député (PS) des Deux-Sèvres, « L’intervention de ce soir a été assez courte. A l’assemblée, nous avons eu la chance de l’entendre plus longuement, et j’ai étudié avec attention son rapport et je partage son diagnostic ainsi qu’une grande partie des mesures préconisées. Ce qui m’inquiète par contre c’est la méthode utilisée pour conduire ces réformes. Certes, elles doivent être adoptées au niveau du Parlement mais il faudra bien qu’un jour dans ce pays on pense enfin à associer les acteurs aux réformes avant de les leur imposer car tout part des territoires. On a 4 grands chantiers à mettre en œuvre : l’économie et l’entreprise, la santé et la solidarité, le savoir et l’éducation et enfin le service public et on ne pourra pas les conduire correctement si on n’a pas une méthode d’implication efficace de la société civile qui ne verse pas dans le populisme.
Pour répondre à votre question concernant le Revenu de solidarité active (le Département des Deux-Sèvres l’expérimente depuis peu, lire l’article suite à la visite de M. HIRSCH en cliquant ici), je pense que c’est un désaveu de Martin HIRSCH, et le grand danger c’est de faire reposer aujourd’hui le coût du RSA sur les départements. On avait pressenti au moment de la loi TEPA des problèmes budgétaires à venir car les cadeaux fiscaux qui représentent 10 à 15 milliards d’euros vont grever des budgets comme le RSA qui représente, départements et Etat compris pas moins de 3 à 4 milliards d’euros.
"

Frédérique CAZADE, Présidente du Club des entrepreneurs du Niortais « Je suis très satisfaite surtout que j’ai eu le privilège d’être dans le bus d’accompagnement de M. ATTALI et nous avons pu échanger sur sa vision de la croissance française et ses propositions. Par contre, la conférence était un peu courte à mon goût. Pour répondre à votre question sur l’optimisme des chefs d’entreprise, je suis plutôt optimiste et d’ailleurs quand on est chef d’entreprise, on est forcément optimiste quand à l’évolution de la croissance puisque notre chiffre d’affaires en dépend ! ».

François LIBNER, PDG des Ets LIBNER à St Maixent l’Ecole (A droite sur la photo avec l’un de ses partenaires polonais), «  Jacques ATTALI nous avait prédit la crise financière américaine actuelle bien avant qu’elle ne démarre, j’ai donc voulu m’adresser à lui pour savoir combien de temps allait durer cette crise. Sa réponse ne m’a pas surpris, elle est conforme à ce que je pressentais à savoir un cap difficile à passer et une issue probable fin 2009. Nous avons une dimension internationale chez LIBNER, 45 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 35% à l’export grâce à un système de franchise dans de nombreux pays et nous construisons actuellement une usine en Pologne, un pays prometteur et dont la croissance actuelle nous permet de développer notre activité malgré les difficultés rencontrées actuellement par les équipementiers dans le secteur des transports en France."

Jean Marie MORISSET, Député (UMP), Conseiller général, « Le Club des entrepreneurs de Gâtine a réussi un beau challenge en faisant venir Jacques ATTALI en nord Deux-Sèvres. Je regrette toutefois que cette intervention ait été un peu courte ce soir car les questions comme les réponses auraient pu être argumentées dans le sens « comment faire en sorte que les mesures envisagées apportent plus de croissance à la France ». Lorsque le Président de la Fédération des coiffeurs a posé la question de la réglementation de son métier, je pense que de nombreux professionnels auraient voulu intervenir aussi pour bien comprendre comment une telle dérèglementation de leur profession allait donner un point de croissance à la France.
Les chefs d’entreprises sont peut être restés un peu sur leur faim mais la rencontre avec les territoires est une bonne chose. Je regrette personnellement qu’on n’ait pas pu échanger sur la possibilité de consensus à l’assemblée nationale lorsque les propositions ont été discutées puis actées par les français. En effet, on s’aperçoit souvent qu’il y a un grand fossé entre les idées pour réformer, la réaction du citoyen, ou des acteurs concernés puis des élus qui décident.
Les personnes sont peut être restées sur leur faim ce soir mais c’est au moins une occasion d’engager le débat et la forte participation montre au moins l’intérêt que les acteurs économiques du département portent à ces questions.
Sur le RSA, pour répondre à votre question, on est en phase d’expérimentation en Deux-Sèvres et je ne vois pas comment le département seul peut pérenniser un dispositif faisant appel à la solidarité nationale si l’Etat s’en désengage. De plus, cela poserait un problème d’équité entre les départements qui ont les moyens et les autres.
"

A noter que Paul François ARRIGHI, Président du MEDEF Deux-Sèvres a choisi de revenir sur ces questions et sur cette manifestation dans un entretien ultérieur.

CR.

En parallèle, La Radio Soleil de Ré a réalisé, en partenariat avec le Petit économiste, une interview téléphonique de M. ATTALI, à écouter ci-dessous :

Interview Jacques Attali


  • Dominique Octobre
    20 avril 2008, 22:29

    Belle réunion de toute évidence, chacun pourra dire qu’il y était, mais quand chacun se sentira t’il concerné pour se mettre en mouvement et agir collectivement sans attendre une décision gouvernementale qu’il sera de bon ton de contester.

    Lors de ces dernières élections municipales les élus ont eu peu de considérations pour la santé économique des territoires, la baisse des prix à la consommation et la réduction des charges pour les entreprises et les citoyens, la réduction du chômage car elles étaient considérées comme les idées de cette droite qu’il fallait diaboliser.

    Il serait opportun de débattre enfin ouvertement sans complexe, hors des propos dogmatiques, à Niort comme ailleurs, des sujets qui nous concernent tous :
    Quelles conséquences aura la suppression des aides européennes aux agriculteurs sur la pérennité de leurs exploitations, le prix des terrains et sur les projets à développer dans les territoires.
    Que faut-il attendre de la suppression des lois Galant et Royer-Raffarin sur les prix à la consommation en Deux-Sèvres par exemple ?
    Supprimer les départements dans les dix ans, qu’en penser en ce qui concerne l’allègement des dépenses publiques et le dynamisme économique, si l’on n’est pas fonctionnaire départemental ou élu du conseil général ?
    Jacques Attali a aussi évoqué le nombre de chambres consulaires, l’accumulation des structures locales sans recherche d’économie d’échelle ni recherche de performance.

    Qui osera engager une telle réflexion au niveau des territoires pour accompagner la réforme nécessaire "pour aider la France à devenir l’un des pays au monde avec plus de croissance et avec le plein emploi", et que cessent enfin les commentaires "éclairés" sur les acteurs et les réformes, sur les fossés entre les idées, les citoyens et les élus...

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