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Entreprises 6 novembre 2008

Hervé Arselin, enseigne chocolatée Jeff de Bruges à Niort, un regard critique sur le développement commercial de la ville

Le Petit économiste : Hervé Arselin, on dit que le chocolat est bon pour le moral, vous avez donc de belles perspectives d’activité en cette fin d’année ?

Hervé Arselin : Le chocolat, c’est avant tout un achat plaisir, que ce soit pour soi ou pour offrir, donc effectivement, mon activité se porte bien, mais c’est aussi grâce à l’enseigne sous laquelle je travaille à Niort depuis 1993 : Jeff de Bruges, qui est le n°2 en France.

Il ne faut toutefois pas croire que tenir un commerce c’est attendre le client toute la journée derrière le comptoir ; je consacre une large partie de mon temps à des visites clients puisqu’une partie de ma clientèle est constituée de professionnels qui utilisent le chocolat comme cadeau d’affaires.

Jeff de Bruges est une franchise qui compte 280 magasins en France. Elle est née en 1985 d’une collaboration entre Philippe Jambon, descendant d’une famille de chocolatiers et NEUHAUS, le premier fabricant de chocolats belges depuis 1857. L’idée était simple : Philippe Jambon avait quelques 45 recettes originales de chocolats héritées de sa famille, mais pas une capacité de production suffisante pour développer un réseau de franchisés. Devant le refus des fabricants français de s’allier avec lui, il s’est tourné vers la Belgique.

30% des recettes sont renouvelées chaque année chez Jeff, dans le respect de la fabrication d’un chocolat de qualité à un prix au Kg bien souvent équivalent à celui qui est pratiqué dans les grandes surfaces.


(Sur la photo ci dessus de gauche à droite, Jeanine et Hervé Arselin, Maryse Blank)

"Niort a de nombreux atouts mais souffre d’un manque de dynamisme et d’un déficit d’investissement de la municipalité au cours des 20 dernières années"

LPE : Vous êtes commerçant à Niort depuis de longues années, comment voyez-vous l’évolution de votre ville ?

HA : Niort centre-ville a un atout formidable : on accède à la totalité de l’offre commerciale de quelques 240 commerces en très peu de temps. Néanmoins -et c’est la tendance dans la plupart des villes- de nombreuses enseignes ne sont que des succursales tenues par des salariés qui ne s’impliquent pas autant que s’ils étaient à leur compte. L’association des commerçants dont je fais partie compte seulement 84 adhérents sur 240 établissements, ce qui signifie que plus de 60% des commerces de Niort sont tenus par des salariés. De plus, rien n’est fait pour les personnes qui travaillent en centre-ville : restrictions de stationnement, dernier bus le soir vers 19h10...

Le centre niortais souffre d’un manque de dynamisme dû en grande partie à 20 ans de gestion socialiste qui n’a pas dépensé 1 € dynamique pour le commerce. Un manager de centre-ville a été récemment mis en place et je fais partie du Comité de pilotage qui encadre son action, avec d’autres commerçants, la CCI et la Mairie. Actuellement, 23 espaces commerciaux sont vacants au centre, et nous devons rester vigilants car trop de fermetures peuvent tous nous entraîner ; nous devons agir collectivement, sans trop spéculer sur la présence de grandes chaînes succursalistes.

LPE : l’aménagement de la Brêche, le changement de municipalité sont des signes positifs pour le commerce à Niort ?

HA : Je considère que nos élus sont en pré-apprentissage car ils ont été peu impliqués auparavant dans le coeur de ville. Nous devons donc en tant que commerçants, leur présenter l’état des lieux, leur expliquer nos attentes, car actuellement nous sommes écoutés mais pas entendus !

La collectivité devrait investir dans du foncier pour offrir aux commerçants des possibilités d’installation dans des surfaces de vente correctes et prendre enfin en compte les résidents et travailleurs du centre ville en leur permettant un meilleur accès.

"Il manque à Niort une vraie politique de communication"

De plus, il manque à Niort une vraie politique de communication : ville des mutuelles, ville verte, ville du sport, etc....revenons aux fondamentaux ! Niort a l’avantage d’une situation centrale dans la région, historiquement marchande, avec des entrées de ville claires et directes, une bonne capacité de stationnement, une offre encore variée et dynamique, et bien d’autres atouts à mettre en valeur mais il nous faut un peu plus de bon sens et d’intelligence populaire et pragmatique.

LPE : Pour conclure sur une note plus légère : quelle est votre définition d’un bon chocolat ?

HA : Un bon chocolat, c’est celui que vous aimez, noir, lait ou blanc, peu importe, c’est avant tout un achat ou un cadeau plaisir ! Un excellent moyen d’ailleurs de consolider ses relations commerciales en fin d’année ; avec le chocolat, on est assuré d’un retour positif, et pour un budget très correct, pas si courant aujourd’hui !
Jeff de Bruges, c’est le choix de la qualité ; tous nos chocolats sont exempts de matières grasses végétales hydrogénées.

Jeff de Bruges – 26 rue Sainte Marthe – Niort
www.chocolat-dragee-niort.fr Tel : 05.49.77.04.77 ou 06 14 55 92 58 (H.Arselin direct)

CR.



  • Dominique Octobre
    7 novembre 2008, 00:23

    Serez vous présent à la manifestation des commerçants du centre ville vendredi dans huit jours ?

    Il est vrai que les municipalités successives ont été en difficulté vis à vis de l’argent et fermées à la dynamique économique dans l’intérêt de tous.

    D’un autre côté les commerçants du centre ville (sauf ceux des Halles) sont assez timorés pour travailler ensemble au développement d’image du centre ville et mettre en place une communication claire sur des heures d’ouvertures communes et des services de proximité.
    L’association des commerçants à ma connaissance ne regroupe que peu d’enseignes et a du mal à définir un axe de développement sur une spécificité, face à la concurrence des grandes surfaces dans les zones commerciales en périphérie de Niort.

    Il est grand temps de passer de l’animation de rue à une réflexion stratégique par les intéressés eux mêmes, aidée ensuite par les institutions : le ville et les organismes consulaires.

    Les assises du commerce qui se tiendront d’ici la fin de l’année nous parleront des grands enjeux économiques de la France et mettront en avant des témoignages locaux.
    Les livres sont riches d’analyses historiques pertinentes et les experts tous éloquents mais il est urgent de se retourner les manches en cessant d’attendre tout du ciel, de l’Etat, du maire ou de la CAN.

    Je propose pour commencer un débat ouvert au publique, avec les intéressés : les grandes enseignes installées à Mendes-France ont elles intérêt à voir l’activité commerciale du centre ville disparaître ?
    Autres questions : Pourquoi les niortais préfèrent-ils faire leurs achats à Poitiers, La Rochelle ou Nantes ? Qui détient ce dossier dans les services économiques de la CCI, de la Ville ou de la CAN ?

  • 8 novembre 2008, 15:23

    Dominique,

    Merci pour vos commentaires

    Oui je serai présent vendredi pour remettre à la Mairie la lettre de l’association.

    Je suis favorable à la piétonisation partielle de la rue Ricard et de toute la rue Victor Hugo mais pas du centre ville et pas du tout en marche forcée ni à la baguette, et encore moins pour respecter une promesse électorale décidée sur un coin de table par des candidats qui avaient peu ou pas d’expérience de gestion concrète d’une municipalité.

    Au cours des réunions du comité de pilotage les conditions de vie des résidents concernés, les conditions de travail des usagers du centre ville, les conditions d’accès au parking de la Brèche,les conditions de stationnement des pompiers, des ambulances, des médecins, le transport des personnes handicapées, le transport des achats lourds, le transport des livraisons express, les horaires des bus pour les travailleurs qui stationnent à Noron, ou en périphérie du centre ville le fléchage des parkings du centre ville, le nettoyage du chantier de la Brèche, la circulation sur les axes entrants du centre ville,l’aménagement de la rue Victor Hugo et de l’esplanade,n’ont été pris en compte, l’attitude des élus " on fait, et ce sera parfait nous avons été élus pour le faire"

    Difficultés des municipalités vis à vis de l’argent dites-vous ? Vous êtes gentil. Je dirai plutôt incompétence, ignorance, dogme, idéologie paralysante, culture de la main tendue et de la rallonge budgétaire, recours systématique à l’augmentation des impôts et des charges sur les entreprises. Aucun projet économique susceptible d’avoir un retour sur investissement rapide.C’est un péché.
    Ah si l’esplanade pour les cafés et les restautrants .A croire qu’ils ne connaissent que cela. Ce sont des inspirations identiques chez les dirigeants de la Camif qui ont abouties à sa faillitte. Je crains que nous soyons sur le même chemin et dans un fauteuil rouge.

    La preuve ?.. voyez Parthenay.....!!!, et à l’inverse regardez l’action sur une durée identique des municipalités de Cholet et de Bressuire, et pour le fun Nantes.

    A propos des halles,vous n’ignorez pas que la ville est propriétaire du foncier et de l’outil.

    Que Mr Bellec à mis en place une SEM contraignant ainsi les commerçants et les producteurs a s’organiser en échange d’un loyer considérablement inférieur au m2 à celui d’un magasin du centre ville. Même chose pour l’ancienne ménagère. Mais il a été remercié et pour cause !!! Il allait réussir.

    C’est un moyen concret de fédérer, par intérêt bien sûr, les commerçants indépendants par nature.

    A ce sujet le livre blanc rédigé par l’association des commerçants en 2004 préconise déjà cette solution.

    Si, les élus d’hier et d’aujourd’hui comprenaient l’intérêt général d’une telle politique d’aménagement de la ville, l’Olympia, l’Eden, le Rex, le Donjon ne serait pas encore des friches en attendant que bientôt des pans entiers de rues soient transformés en logements sociaux. Déja 23 BOUTIQUES FERMEES EN CENTRE VILLE

    Par contre nous avons assistés pendant toute ces périodes à des investissements très lourd de la part des collectivités dans l’aménagement et la réalisation de zones commerciales en périphérie.

    Quand à définir un axe de développement sur une spécificité face à la concurrence des grandes surfaces il est très clair mais tellement évident que vous-même l’avez oublié.

    "Le centre ville doit être l’espace de vie le plus complet, à la disposition de ses usagers offrant une relation humaine réelle, une qualité de vie sympathique, sans contraintes idiotes, permettant de satisfaire, avec bon sens, les attentes et les demandes des citoyens faisant l’effort d’y être.Dans cet axe le commerçant n’est qu’un acteur parmi les autres".

    La réflexion stratégique, actualisée en permanence, existe chez les commerçants de l’association, nous n’en parlons pas assez sans doute, car elle n’est pas entendue. Sans doute trop simple et trop déconcertante.

    Enfin merci du conseil pour se retourner les manches, les commerçants survivant du centre ville n’ont pas reçu les grâces du ciel, les subsides de l’état,du maire, ou de la can.

    Par contre les résultats qu’ils affichent démontrent la pertinence de leurs choix et les autorisent à donner leurs points de vue, sans l’aide fumeux et théoriques d’experts, de gourous ou autres "conseillers" qui n’ont à leurs actifs que leurs talents à croire ce qu’ils théorisent.

    Chacun son fond de commerce.

    Cordialement

    H.Arselin

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