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Charente-Maritime Cyber Sécurité fait une entrée remarquée dans le domaine de la cybercriminalité en France
La Rochelle vient d’accueillir deux jours de conférences et d’ateliers de qualité avec des invités de renom autour du thème de la cybercriminalité. Le fruit du travail de plusieurs partenaires publics et privés [1] qui se sont ralliés à l’initiative de Didier Spella (à droite sur la photo), coach et ancien officier de l’armée de l’air et de Thierry Andrieu, membre du comité de direction d’Excelia Group (ex Sup de Co La Rochelle), qui ont créé CMCS (Charente-Maritime Cyber Sécurité).
C’est donc dans les locaux d’Excelia Group que s’est tenu cet événement en présence d’un grand témoin : le général d’armée (2S) Marc Watin-Augouard (à gauche sur la photo), fondateur du Forum international de la cybersécurité (FIC) qui se tient à Lille chaque année, directeur du Centre de Recherche de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN).
Ce colloque s’inscrivait dans le cadre du mois européen de la cybersécurité. Un sujet qui nous concerne tous face à une évolution constante de notre utilisation du digital, du développement aussi des objets connectés et datas collectées qui suscitent toujours plus d’attaques. "Aujourd’hui, le piratage et autres techniques d’attaque sont largement accessibles, pas besoin d’un diplôme d’ingénieur, d’où la multiplication des attaques car les gains peuvent être bien plus conséquents qu’en braquant le guichet bancaire d’à côté" expliquait le général Watin-Augouard. "Pour nous, l’intérêt, c’est de multiplier les opérations de sensibilisation partout en régions, d’encourager la création d’écosystèmes composés de structures de nature différente qui, ensemble, pourront sensibiliser et faire émerger des solutions pour endiguer cette cybercriminalité. En France, nous sommes encore trop cloisonnés public/privé alors que nous devons tous travailler ensemble. Les problématiques sont transversales." Le général Watin Augouard, très au fait des questions de sécurité, prévoit que la délinquance va dans les années à venir évoluer vers la cybercriminalité. "A l’échelle européenne, il faudrait que des pays forts comme la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne, soient des moteurs dans ce domaine. La gestion des données avec le RGPD est un pas important, il en faudra d’autres. Mais il faudra de l’ambition et certainement moins de technocratie."
- Nicolas Arpagian explique que pour pirater une voiture autonome, il suffit de tracer à la craie une ligne continue autour d’elle puisqu’elle est programmée pour ne jamais la franchir. Le piratage tient parfois à peu de chose !
Autre intervenant parmi les nombreux experts de ces deux jours, Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques - Orange Cyberdéfense. Il a présenté de façon parfois humoristique quelques fondamentaux comme savoir distinguer la sécurité du sentiment de sécurité, savoir adapter la réponse donnée à la problématique. Pour lui, "l’un des objectifs premiers est de détecter les attaques le plus tôt possible et d’en limiter ainsi les effets."
Comme le soulignait le général Watin-Augouard, "il faut une réelle volonté politique en France d’avancer sur ces sujets. Or, le remaniement récent nous a fait perdre le secrétaire d’Etat au numérique, on peut s’interroger !"
En attendant, cette émergence d’un écosystème dédié en Nouvelle-Aquitaine est plutôt une bonne nouvelle. A suivre !
CR
Le magazine le Petit économiste consacrera l’un de ses dossiers en 2019 au sujet de la cybersécurité.
[1] Excelia Group, les porteurs de projets (CCI La Rochelle, CPME 17, Gendarmerie Nationale, Pôle Emploi) et leurs partenaires (FIC, Département de la Charente maritime, Ville de la rochelle, CNFPT, Clusir aquitaine, Centre de recherche EOGN, Soluris)
